L’eau des puits pourrait bientôt causer plus de décès au Bangladesh que les cyclones et les inondations réunis. Entre 20 et 80 millions de personnes seraient en danger suivant les estimations. Ou comment « l’eau du diable » pourrait bien être le responsable d’une des plus graves crises sanitaires de l’histoire…
Le Bangladesh fait face à un défi sanitaire majeur, lié à 2 problématiques. L’une résultant du réchauffement climatique. L’autre par le fait que des millions de Bangladais s’empoisonnent en silence en raison de la présence naturelle d’arsenic dans les puits peu profonds.
10 millions de ces puits peu profonds ont été creusés avec le soutien de l’UNICEF et de la Banque Mondiale dans les années 1970.
Ainsi, 60 des 63 nappes phréatiques du Bangladesh sont déjà infectées par
“l’eau du diable” comme l’appelle les autochtones, qui provoque cancer de la peau
et des organes internes et constitue un autre motif de déplacement de l’eau climatique venant alourdir la tâche d’un des Etats les moins développés du monde dans la gestion de ses ressources hydrique et de sa population qui devrait atteindre selon les pronostics : 250 millions de Bangladais en 2050.
Le cas des déplacés Bangladais, si il n’est pas encore bien quantifié, met en
exergue le désastreux impact du réchauffement climatique sur les ressources
hydriques potables de la planète (sécheresses, érosions, salinisation…) ainsi que la
gravité de la menace des changements climatiques et l’importance de la perspective
des déplacements humains qu’ils engendreront.
2010 © Damien WANNER | ARTE